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LA SAUVAGE APPRIVOISÉE.

BAPTISTA.

Mille remercîments, signor Gremio ! Bienvenu, bon Cambio !…

Apercevant Tranio.

Mais vous, mon aimable monsieur, vous avez l’allure d’un étranger. Prendrai-je la liberté grande de vous demander les motifs de votre venue ?

TRANIO.

— C’est à vous, monsieur, de me pardonner ma liberté grande : — étranger dans cette cité, — j’ose prétendre à la main de votre fille, — la belle et vertueuse Bianca. — Je n’ignore pas votre ferme résolution de pourvoir d’abord sa sœur aînée. — L’unique grâce que je vous demande, — c’est, dès que vous connaîtrez ma famille, de me faire le même accueil qu’aux autres galants, — et de m’accorder un libre accès aussi cordialement qu’à eux. Pour concourir à l’éducation de vos filles, — je vous offre le simple instrument que voici, — et cette petite collection de livres grecs et latins ; — ils auront une grande valeur, si vous les acceptez.

BAPTISTA.

— Lucentio est votre nom ? De quel pays, je vous prie ?

TRANIO.

— De Pise, monsieur ; je suis fils de Vincentio.

BAPTISTA.

— Un puissant personnage de Pise, je le connais beaucoup — de réputation ; vous êtes le très-bienvenu, monsieur.

À Hortensio.

— Vous, prenez ce luth,

À Lucentio.

et vous, ce paquet de livres. Vous allez voir vos élèves sur-le-champ. Holà ! quelqu’un !