Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1869, tome 6.djvu/105

Cette page a été validée par deux contributeurs.
107
SCÈNE III.
considération ; — mais quant à ma fille Catharina, je sais — qu’elle n’est pas votre fait, et j’en suis désolé.
PETRUCHIO.

— Je vois que vous ne voulez pas vous séparer d’elle, — ou que du moins mon alliance vous déplaît.

BAPTISTA.

— Ne vous méprenez pas, monsieur ; je parle comme je pense. — D’où êtes-vous, monsieur ? Pourrais-je vous appeler par votre nom ?

PETRUCHIO.

— Petruchio est mon nom ; je suis le fils d’Antonio, — un homme bien connu dans toute l’Italie.

BAPTISTA.

— Je le connais bien ; soyez le bienvenu à sa considération.

GREMIO.

— Pour vous épargner les paroles, permettez, Petruchio, — que nous autres, pauvres pétitionnaires, nous nous exprimions à notre tour. — Peste ! vous êtes merveilleusement pressé.

PETRUCHIO.

— Oh ! pardonnez-moi, signor Gremio ; je tiendrais à finir.

GREMIO.

— Je n’en doute pas, monsieur, mais vous gâtez votre cause. — Voisin, ce présent de monsieur vous a été fort agréable, j’en suis sûr. Voulant vous faire la même gracieuseté, à vous qui, plus que personne, m’avez obligé, je m’empresse de vous présenter ce jeune savant

Montrant Lucentio.
qui a longtemps étudié à Reims, et qui est aussi fort en grec, en latin et autres langues que l’autre en musique et en mathématiques : il se nomme Cambio : je vous en prie, acceptez ses services.