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LA SAUVAGE APPRIVOISÉE.

Entre Gremio, avec Lucentio vêtu comme un pauvre homme ; puis Petruchio, avec Hortensio en tenue de musicien ; puis Tranio, avec Biondello portant un luth et des livres.
GREMIO.

Bonjour, voisin Baptista.

BAPTISTA.

— Bonjour, voisin Gremio ; Dieu vous garde, messieurs !

PETRUCHIO.

— Et vous aussi, cher monsieur ! Pardon ! n’avez-vous pas une fille — nommée Catharina, jolie et vertueuse ?

BAPTISTA.

— J’ai une fille nommée Catharina, monsieur.

GREMIO, bas à Petruchio.

— Vous êtes trop brusque, allez-y méthodiquement.

PETRUCHIO, bas à Gremio.

— Vous me faites injure, signor Gremio ; laissez-moi faire…

Haut, à Baptista.

— Je suis, monsieur, un gentilhomme de Vérone ; — ayant ouï parler de la beauté de votre fille, de son esprit, — de son affabilité, de sa pudique modestie, de ses qualités merveilleuses et de sa douceur de caractère, — j’ai pris la liberté de m’introduire sans façon — chez vous, pour vérifier de mes yeux — un récit qui m’a été fait si souvent. Et, pour mon entrée en galanterie, — je vous présente un homme à moi.

Montrant Hortensio.

— très-fort en musique et en mathématiques, — pour compléter l’éducation de votre fille — à qui ces sciences, je le sais, ne sont pas inconnues. — Acceptez-le, pour ne pas m’offenser ; son nom est Licio, il est né à Mantoue.

BAPTISTA.

— Vous êtes le bienvenu, monsieur ; et lui aussi, à votre