Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1868, tome 7.djvu/94

Cette page a été validée par deux contributeurs.
90
ANTOINE ET CLÉOPATRE.
mande — l’empire des mers : notre peuple capricieux, — dont l’amour ne s’attache jamais à l’homme méritant — que quand ses mérites ne sont plus, fait déjà revivre — le grand Pompée avec toutes ses qualités — dans son fils. Redoutable par son nom et par sa puissance, — plus redoutable encore par son ardeur et par son énergie, Sextus se produit — comme le premier des soldats, et son importance, en grandissant, — serait un danger pour les flancs du monde. Il y a dans l’avenir plus d’un germe — qui, comme le crin du coursier, a déjà la vie, — mais pas encore le venin du serpent (4). Dis — à ceux qui servent sous nos ordres que notre bon plaisir exige — notre prompt éloignement d’ici.
ÉNOBARBUS.

J’obéis.

Ils sortent.

SCÈNE III.
[Une autre partie du palais.]
Entrent Cléopâtre, Charmion, Iras et Alexas.
CLÉOPÂTRE.

— Où est-il ?

CHARMION.

Je ne l’ai pas vu depuis.

CLÉOPÂTRE, à Alexas.

— Voyez où il est, avec qui, ce qu’il fait. — Il est entendu que je ne vous ai pas envoyé. Si vous le trouvez triste, — dites que je danse ; s’il est gai, annoncez — que je me suis brusquement trouvée mal. Vite et revenez.

Alexas sort.