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SCÈNE II.

Entre un deuxième messager.
ANTOINE.

— Qui êtes-vous ?

DEUXIÈME MESSAGER.

— Fulvie ta femme est morte.

ANTOINE.

Où est-elle morte ?

DEUXIÈME MESSAGER.

À Sicyone. — La durée de sa maladie, avec d’autres choses plus sérieuses — qu’il t’importe de savoir, est indiquée ici.

Il lui remet une lettre.
ANTOINE.

Laisse-moi.

Le messager sort.

— Voilà un grand esprit parti, et je l’ai souhaité ! — Souvent ce que nos mépris ont chassé loin de nous, — nous voudrions le ravoir : le plaisir présent, — par sa révolution décroissante, devient — l’antipode de lui-même… Elle m’est chère, maintenant qu’elle n’est plus ; — la main qui l’a repoussée voudrait la ramener… — Il faut que je m’arrache à cette reine enchanteresse. — Dix mille calamités, pires que les maux à moi connus, — sont couvées par mon oisiveté… Eh bien ! Énobarbus ?

Entre Énobarbus.
ÉNOBARBUS.

Quel est votre bon plaisir, seigneur ?

ANTOINE.

Il faut que je parte d’ici au plus vite.

ÉNOBARBUS.

En ce cas, nous tuons toutes nos femmes. Nous avons