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ROMÉO ET JULIETTE.

LA NOURRICE, montrant le lit.

Regardez, regardez ! Ô jour désolant !

LADY CAPULET.

— Ciel ! ciel ! Mon enfant, ma vie ! — Renais, rouvre les yeux, ou je vais mourir avec toi ! — Au secours ! au secours ! appelez au secours !

Entre Capulet.
CAPULET.

— Par pudeur, amenez Juliette ; son mari est arrivé.

LA NOURRICE.

— Elle est morte, décédée, elle est morte ; ah ! mon Dieu !

LADY CAPULET.

— Mon Dieu ! elle est morte ! elle est morte ! elle est morte !

CAPULET, s’approchant de Juliette.

— Ah ! que je la voie !… C’est fini, hélas ! elle est froide ! — Son sang est arrêté et ses membres sont roides. — La vie a depuis longtemps déserté ses lèvres. — La mort est sur elle, comme une gelée précoce — sur la fleur des champs la plus suave (116) !

LA NOURRICE.

— Ô jour lamentable !

LADY CAPULET.

Douloureux moment !

CAPULET.

— La mort qui me l’a prise pour me faire gémir — enchaîne ma langue et ne me laisse pas parler.

Entrent frère laurence et Pâris suivi de musiciens.
LAURENCE.

— Allons, la fiancée est-elle prête à aller à l’église ?