— Va, et dis à ma bien-aimée de s’apprêter à me gronder.
— Voici, monsieur, un anneau qu’elle m’a dit de vous donner. Monsieur, — accourez vite, dépêchez-vous, car il se fait tard.
— Comme ceci ranime mon courage !
— Partez. Bonne nuit. Mais faites-y attention, tout votre sort en dépend ; — quittez Vérone avant la fin de la nuit, — ou éloignez-vous à la pointe du jour sous un déguisement. — Restez à Mantoue ; votre valet, que je saurai trouver, — vous instruira de temps à autre — des incidents heureux pour vous qui surviendront ici… — Donne-moi ta main ; il est tard : adieu ; bonne nuit.
— Si une joie au-dessus de toute joie ne m’appelait ailleurs, — j’aurais un vif chagrin à me séparer de toi si vite. — Adieu.
— Les choses ont tourné si malheureusement, messire, — que nous n’avons pas eu le temps de disposer notre fille. — C’est que, voyez-vous, elle aimait chèrement son cousin Tybalt, — et moi aussi… Mais quoi !