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ROMÉO ET JULIETTE.

ROMÉO.

— Va, et dis à ma bien-aimée de s’apprêter à me gronder.

LA NOURRICE, lui remettant une bague.

— Voici, monsieur, un anneau qu’elle m’a dit de vous donner. Monsieur, — accourez vite, dépêchez-vous, car il se fait tard.

La nourrice sort.
ROMÉO, mettant la bague.

— Comme ceci ranime mon courage !

LAURENCE.

— Partez. Bonne nuit. Mais faites-y attention, tout votre sort en dépend ; — quittez Vérone avant la fin de la nuit, — ou éloignez-vous à la pointe du jour sous un déguisement. — Restez à Mantoue ; votre valet, que je saurai trouver, — vous instruira de temps à autre — des incidents heureux pour vous qui surviendront ici… — Donne-moi ta main ; il est tard : adieu ; bonne nuit.

ROMÉO.

— Si une joie au-dessus de toute joie ne m’appelait ailleurs, — j’aurais un vif chagrin à me séparer de toi si vite. — Adieu.

Ils sortent.

SCÈNE XV.
[Dans la maison de Capulet.]
Entrent Capulet, lady Capulet et Pâris.
CAPULET.

— Les choses ont tourné si malheureusement, messire, — que nous n’avons pas eu le temps de disposer notre fille. — C’est que, voyez-vous, elle aimait chèrement son cousin Tybalt, — et moi aussi… Mais quoi !