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ROMÉO ET JULIETTE.

TYBALT.

— Enfant, ceci ne saurait excuser les injures — que tu m’as faites : tourne-toi donc, et en garde !

ROMÉO.

— Je proteste que je ne t’ai jamais fait injure, — et que je t’aime d’une affection dont tu n’auras idée — que le jour où tu en connaîtras les motifs… — Ainsi, bon Capulet… (ce nom m’est — aussi cher que le mien), tiens-toi pour satisfait.

MERCUTIO.

— Ô froide, déshonorante, ignoble soumission ! — Une estocade pour réparer cela !

Il met l’épée à la main.

— Tybalt, tueur de rats, voulez-vous faire un tour ? —

TYBALT.

Que veux-tu de moi ?

MERCUTIO.

Rien, bon roi des chats, rien qu’une de vos neuf vies ; celle-là, j’entends m’en régaler, me réservant, selon votre conduite future à mon égard, de mettre en hachis les huit autres. Tirez donc vite votre épée par les oreilles, ou, avant qu’elle soit hors de l’étui, vos oreilles sentiront la mienne.

TYBALT, l’épée à la main.

— Je suis à vous (92).

ROMÉO.

Mon bon Mercutio, remets ton épée.

MERCUTIO, à Tybalt.

— Allons, messire, votre meilleure passe !

Ils se battent.
ROMÉO.

— Dégaine, Benvolio, et abattons leurs armes… — Messieurs, par pudeur, reculez devant un tel outrage : — Tybalt ! Mercutio ! Le prince a expressément — interdit les