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ROMÉO ET JULIETTE.
un autre parce qu’il attachait ses souliers neufs avec un vieux ruban ? Et c’est toi qui me fais un sermon contre les querelles !
BENVOLIO.

Si j’étais aussi querelleur que toi, je céderais ma vie en nue propriété au premier acheteur qui m’assurerait une heure et quart d’existence.

MERCUTIO.

En nue propriété ! Voilà qui serait propre (89) !

Entrent Tybalt, Pétruchio et quelques partisans.
BENVOLIO.

Sur ma tête, voici les Capulets.

MERCUTIO.

Par mon talon, je ne m’en soucie pas.

TYBALT, à ses amis.

Suivez-moi de près, car je vais leur parler…

À Mercutio et à Benvolio.

Bonsoir, messieurs : un mot à l’un de vous.

MERCUTIO.

Rien qu’un mot ? Accouplez-le à quelque chose : donnez le mot et le coup.

TYBALT.

Vous m’y trouverez assez disposé, messire, pour peu que vous m’en fournissiez l’occasion.

MERCUTIO.

Ne pourriez-vous pas prendre l’occasion sans qu’on vous la fournît ?

TYBALT.

Mercutio, tu es de concert avec Roméo…

MERCUTIO.

De concert ! Comment ! nous prends-tu pour des mé-