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SCÈNE XXXII.
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Montrant Scarus.

Regarde cet homme ; — confie à ses lèvres ta main sympathique… — Baise cette main, mon guerrier… Il a combattu aujourd’hui — comme si un dieu, hostile au genre humain, avait — pris sa forme pour détruire.

CLÉOPÂTRE.

Ami, je vais te donner — une armure d’or, qui appartenait à un roi.

ANTOINE.

— Il l’a bien méritée, fût-elle couverte d’escarboucles — comme le char sacré de Phébus !… Donne-moi ta main ; — faisons à travers Alexandrie une marche joyeuse ; — portons devant nous nos boucliers, balafrés comme leurs maîtres. — Si notre grand palais était assez vaste — pour camper cette armée, nous souperions tous ensemble — et nous boirions à la ronde à la journée de demain — qui nous promet un royal péril… Trompettes, — assourdissez la ville de vos fanfares cuivrées, — et qu’on y mêle le cliquetis de nos tambourins, — en sorte que le ciel et la terre se fassent écho — pour applaudir à notre approche.

Ils sortent.

SCÈNE XXXII.
[Le camp de César pendant la nuit. La lune brille.]
Des soldats sont en sentinelle. Entre Énobarbus.
PREMIER SOLDAT.

— Si nous ne sommes pas relevés avant une heure, — nous devrons retourner au corps de garde. La nuit — est brillante et l’on dit que nous serons en bataille — dès la deuxième heure du matin.