— Ne pleure pas, te dis-je ; une seule de tes larmes vaut — tout ce qui a été gagné et perdu. Donne-moi un baiser… — Voici ce qui me dédommage… J’ai envoyé le précepteur de nos enfants ; — est-il de retour ?… Mon amour, je ne sais quel plomb pèse sur moi… — Du vin, holà ! et à souper !… La fortune sait — que, plus elle menace, plus je la nargue.
— Qu’on fasse paraître l’envoyé d’Antoine !
— Le connaissez-vous ?
César, c’est son maître d’école ! — Jugez à quel point il est dépouillé, puisqu’il vous — envoie une si pauvre plume de son aile, — lui qui pour messager avait des rois à foison, il y a quelques lunes à peine !
Approche et parle.
— Si peu que je sois, je viens de la part d’Antoine ; — j’étais naguère aussi insignifiant pour ses desseins — que la goutte de rosée perdue sur la feuille du myrte — l’est pour cette vaste mer.