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ANTOINE ET CLÉOPÂTRE.
dans Rome vous aiment et vous plaignent. — Seul l’adultère Antoine, dans l’excès — de ses abominations, vous renie — et abandonne sa puissance à une impure — qui le fait gronder contre nous.
OCTAVIE.

Est-il vrai, seigneur ?

CÉSAR.

— Rien de plus certain. Sœur, soyez la bienvenue : je vous en prie, — ne perdez jamais patience… Ma sœur bien-aimée !

Ils sortent.

SCÈNE XIX.
[Le camp d’Antoine, près d’Actium.]
Entrent Cléopâtre et Énobarbus.
CLÉOPÂTRE.

— Je ne te tiens pas quitte, sois-en sûr.

ÉNOBARBUS.

Mais pourquoi ? pourquoi ? pourquoi ?

CLÉOPÂTRE.

— Tu t’es opposé à ma présence dans cette guerre, et — tu as dit qu’elle n’était pas convenable.

ÉNOBARBUS.

Voyons, l’est-elle ? l’est-elle ?

CLÉOPÂTRE.

— À moins qu’il n’y ait exception contre moi, — pourquoi ne devrais-je pas être ici en personne ?

ÉNOBARBUS, à part.

— Je sais bien ce que je pourrais répondre. — Si nous allions en guerre avec les chevaux et les juments tout en-