Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1868, tome 7.djvu/147

Cette page a été validée par deux contributeurs.
143
SCÈNE XIV.
du soldat, doit mieux aimer une défaite — qu’une victoire qui la dessert. — Je pourrais faire plus pour le bien d’Antoine, — mais cela l’offenserait ; et dans cette offense, — mes exploits disparaîtraient.
SILIUS.

Ventidius, tu as les qualités — sans lesquelles un soldat et son épée — diffèrent à peine. Tu écriras à Antoine ?

VENTIDIUS.

— Je lui signifierai humblement ce qu’en son nom, — ce magique cri de guerre, nous avons effectué : — comment, grâce à ses bannières et à ses troupes bien payées, — le cheval indompté du Parthe — a été surmené par nous.

SILIUS.

Où est-il maintenant ?

VENTIDIUS.

— Il se rend à Athènes : là ; aussi vite — que nous le permettra le poids du butin, — nous paraîtrons devant lui… En avant, marchons !

Ils sortent.

SCÈNE XIV.
[Rome. Dans le palais de César.]
Entrent, d’un côté, Agrippa, de l’autre Énobarbus.
AGRIPPA.

Quoi ! ces frères se sont-ils déjà séparés ?

ÉNOBARBUS.

— Ils ont terminé avec Pompée qui est parti ; — tous trois scellent le traité. Octavie pleure — de quitter Rome ; César est triste : et Lépide, — depuis le festin de Pom-