Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1868, tome 7.djvu/118

Cette page a été validée par deux contributeurs.
114
ANTOINE ET CLÉOPATRE.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

CÉSAR.

Avec le plus grand plaisir ; — je vous invite à voir ma sœur, — et je vais de ce pas vous conduire à elle.

ANTOINE.

Lépide, ne nous — privez pas de votre compagnie.

LÉPIDE.

Noble Antoine, — la maladie même ne me retiendrait pas. —

Fanfares. Sortent Antoine, César et Lépide.
MÉCÈNE, à Énobarbus.

Soyez le bienvenu d’Égypte, seigneur.

ÉNOBARBUS.

Moitié du cœur de César, digne Mécène !… Mon honorable ami, Agrippa !

AGRIPPA.

Bon Énobarbus !

MÉCÈNE.

Nous devons être heureux que les choses se soient si bien arrangées. Vous vous êtes bien tenus en Égypte ?

ÉNOBARBUS.

Oui, monsieur ; nous dormions toutes les heures du jour, et nous abrégions la nuit à boire.

MÉCÈNE.

Huit sangliers rôtis tout entiers à un déjeuner, et pour douze personnes seulement ! Est-ce vrai (7) ?

ÉNOBARBUS.

Eh ! cela n’est qu’une mouche auprès d’un aigle ; nous avons fait des bombances bien plus monstrueuses et bien plus dignes d’être citées.

MÉCÈNE.

C’est une femme bien irrésistible, si les rapports cadrent avec la vérité.

ÉNOBARBUS.

La première fois qu’elle a rencontré Marc-Antoine, sur le fleuve Cydnus, elle a emboursé son cœur.