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APPENDICE


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EXTRAIT DU DÉCAMÉRON DE BOCCACE

TRADUIT PAR MAÎTRE ANTOINE LEMAÇON.

NOUVELLE IX
De la Deuxième Journée.

Il y eut à Paris, dans une hôtellerie, quelques gros marchands italiens, les uns pour une affaire, et les autres pour une autre, selon leurs coutumes ; et ayant un soir entre les autres soupé joyeusement tous ensemble, ils commencèrent à deviser de plusieurs choses, et de propos à autre, ils vinrent à parler de leurs femmes, qu’ils avaient laissées dans leurs maisons, dont l’un d’eux en se gaussant commença à dire : « Je ne sais pas ce que la mienne fait, mais de moi je sais bien que quand il me peut tomber ici entre mains quelque jeune garce qui me plaise, je laisse à part l’amour que je porte à ma femme, et prends de celle-ci le plaisir que je puis. » L’autre répondit : « Je n’en fais pas moins, car si je crois que ma femme pourchasse son aventure, elle le fait ; et si je ne