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CYMBELINE ET OTHELLO.

(21) Les sept vers qui précèdent ne se trouvent pas dans l’édition de 1622.

(22) Ce vers : n’étant ni défectueuse, ni aveugle, ni boiteuse d’esprit, a été ajouté au texte de la seconde édition.

(23) Cette affirmation de Brabantio doit être prise ici tout à fait au sérieux. Elle n’avait pas, au temps de Shakespeare, le caractère fantastique et presque burlesque que notre âge sceptique serait tenté de lui attribuer. Ainsi que je l’ai longuement expliqué dans le second volume, la sorcellerie était censée exercer sur le cœur humain une puissance véritable, et son pouvoir était encore si redouté au dix-septième siècle que le roi Jacques Ier crut devoir faire une loi contre ceux qui y auraient recours. Un statut promulgué peu de temps après l’apparition d’Othello, déclarait : Art. Ier. « Que si une ou plusieurs personnes faisaient emploi de sortilége, d’enchantement, de charme ou de sorcellerie quelconque, pour inspirer à autrui un amour illégitime, et en étaient dûment convaincues, elles subiraient l’emprisonnement pour la première offense. » La récidive pouvait entraîner la mort. C’était donc en réalité une accusation capitale que Brabantio élevait contre Othello, et il est nécessaire de se reporter au siècle de Shakespeare pour en reconnaître la terrible gravité.

(24) Le lecteur se souvient que dans la Tempête il est question des hommes qui ont la tête dans la poitrine. Shakespeare en parle ici encore sur la foi de l’illustre navigateur Walter Raleigh, qui affirmait les avoir pu voir en Guyane. L’affirmation de Raleigh était lors si imposante, qu’en 1599, un géographe hollandais, nommé Hondius, n’hésita pas à publier une traduction de ce fameux voyage, ornée de planches qui représentaient des hommes ayant le nez, les yeux et la bouche au milieu de la poitrine. Le poëte était donc autorisé, par la science même de son temps, à croire à l’existence de ces monstres à face humaine.

(25) « Cette nuit, monseigneur ? » Cette exclamation si brièvement éloquente qui échappe à Desdémona, ne se trouve pas dans l’édition de 1623.

(26) « Does bear all excellency, porte toutes les perfections : » tel est le texte de l’édition in-quarto. L’édition in-folio remplace ces