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NOTES
sur
CYMBELINE ET OTHELLO.




(1) Cymbeline a été imprimé, pour la première fois, dans la grande édition in-folio de 1623. Cette pièce, qui ferme la série des Tragédies, prend place immédiatement après Antoine et Cléopâtre, et termine le volume. Parce qu’elle fut publiée la dernière, faut-il en conclure avec Tieck qu’elle fut la dernière œuvre de Shakespeare représentée sur la scène ? D’après le critique allemand, elle aurait été écrite vers 1615, c’est-à-dire un an environ avant la mort du poëte. Mais une découverte récente a mis à néant cette conjecture. M. Collier, le savant commentateur, a retrouvé une analyse complète de Cymbeline dans un journal rédigé durant les années 1610 et 1611, par un certain docteur Symon Forman, qui rend également un compte détaillé de la Tempête et du Conte d’hiver, joués vers la même époque par la troupe du Globe. M. Collier n’hésite pas à croire que les trois pièces, contemporaines par la mise en scène, le sont en outre par la composition, et je me range volontiers à un avis qui émane de cette haute sagacité. Ce n’est pas seulement par le style, par la forme à la fois concise et imagée, par l’expression elliptique, par l’allure libre de la phrase à travers le vers, par la fréquence des enjambements, que ces pièces se ressemblent : c’est par la pensée intime, par le mélange de fantastique et de réel, qui leur est commun, c’est