Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1868, tome 5.djvu/401

Cette page a été validée par deux contributeurs.
397
SCÈNE XVI.

LODOVICO.

— Ô conclusion sanglante !

GRATIANO.

Toute parole serait perdue.

OTHELLO, s’affaissant sur Desdémona.

— Je t’ai embrassée avant de te tuer… Il ne me reste plus — qu’à mourir en me tuant sur un baiser !

Il expire en l’embrassant.
CASSIO.

— Voilà ce que je craignais, mais je croyais qu’il n’avait pas d’arme ; — car il était grand de cœur !

LODOVICO, à Iago.

Ô limier de Sparte ! — plus féroce que l’angoisse, la faim ou la mer ! — Regarde le fardeau tragique de ce lit ! — Voilà ton œuvre !… Ce spectacle empoisonne la vue. — Qu’on le voile !

On tire les rideaux sur le lit.

Gratiano, gardez la maison, — et saisissez-vous des biens du More, — car vous en héritez.

À Cassio.

À vous, seigneur gouverneur, — revient le châtiment de cet infernal scélérat. — Décidez l’heure, le lieu, le supplice… Oh ! qu’il soit terrible ! — Quant à moi, je m’embarque à l’instant et je vais au Sénat — raconter, le cœur accablé, cette accablante aventure.

Ils sortent (58).


fin de la tragédie d’othello.