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SCÈNE XI.

CASSIO.

De grâce, parlez sérieusement.

IAGO.

Je ne suis qu’un scélérat si cela n’est pas.

OTHELLO, à part.

Avez-vous donc compté mes jours ? Bien !

CASSIO.

C’est une invention de la guenon : si elle a l’idée que je l’épouserai, elle la tient de son amour et de ses illusions, et nullement de mes promesses.

OTHELLO, à part.

Iago me fait signe : c’est que l’autre commence l’histoire.

CASSIO.

Elle était ici, il n’y a qu’un moment ; elle me hante en tout lieu. J’étais l’autre jour au bord de la mer à causer avec plusieurs Vénitiens ; soudain cette folle arrive et me saute ainsi au cou.

Cassio imite le mouvement de Bianca.
OTHELLO, à part.

En s’écriant : Ô mon cher Cassio ! apparemment ; c’est ce qu’indique son geste.

CASSIO.

Elle se pend et s’accroche, tout en larmes, après moi ; puis elle m’attire et me pousse. Ha ! ha ! ha !

Il parle bas à Iago.
OTHELLO, à part.

Maintenant, il lui raconte comment elle l’a entraîné dans ma chambre. Oh ! je vois bien votre museau, mais je ne sais quel chien je vais jeter dessus.

CASSIO.

Vraiment, il faut que je la quitte.

IAGO.

Devant moi ! Tenez, la voici qui vient.