— Il n’y a pas d’autre moyen : c’est elle qui doit le faire. — Et tenez ! l’heureux hasard ! Allez, importunez-la !
— Eh bien, bon Cassio ! quoi de nouveau avec vous ?
— Madame, toujours ma requête ! Je vous en supplie, — faites, par votre vertueuse entremise, que je puisse — revivre en recouvrant l’affection de celui — à qui je voue respectueusement tout le dévouement — de mon cœur. Ah ! plus de délais ! — Si ma faute est d’une espèce si mortelle — que mes services passés, ma douleur présente, — mes bonnes résolutions pour l’avenir, — soient une rançon insuffisante à nous réconcilier, — que je le sache du moins, et cette certitude aura encore pour moi son avantage. — Alors, je me draperai dans une résignation forcée, — et j’attendrai, cloîtré dans quelque autre carrière, — l’aumône de la Fortune.
Hélas ! trois fois loyal Cassio, — mon intercession détonne pour le moment ; — monseigneur n’est plus monseigneur, et je ne le reconnaîtrais pas, — s’il était aussi changé de visage que d’humeur. — Puissé-je être protégée par tous les esprits sanctifiés — comme vous avez été défendu par moi ! — J’ai même provoqué le feu de sa colère — par mon franc-parler. Il faut que vous patientiez encore un peu ; — ce que je puis faire, je veux