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SCÈNE VII.

LE CLOWN.

Est-ce là, je vous prie, ce qu’on appelle des instruments à vent ?

PREMIER MUSICIEN.

Pardieu, oui, monsieur.

LE CLOWN.

Ah ! c’est par là que pend la queue ?

PREMIER MUSICIEN.

Où voyez-vous pendre une queue, monsieur ?

LE CLOWN.

Pardieu, à bien des instruments à vent que je connais. Mais, mes maîtres, voici de l’argent pour vous : et le général aime tant votre musique qu’il vous demande, au nom de votre dévouement à tous, de ne plus faire de bruit avec elle.

PREMIER MUSICIEN.

Bien, monsieur, nous cessons.

LE CLOWN.

Si vous avez de la musique qui puisse ne pas s’entendre, vous pouvez continuer ; mais pour celle qui s’entend, comme on dit, le général ne s’en soucie pas beaucoup.

PREMIER MUSICIEN.

Nous n’avons pas de musique comme celle dont vous parlez, monsieur.

LE CLOWN.

Alors remettez vos flûtes dans vos sacs, car je m’en vais. Partez ! évaporez-vous ! Allons !

Les musiciens sortent.
CASSIO, au clown.

Écoute, mon honnête ami !

LE CLOWN.

Non, je n’écoute pas votre honnête ami. Je vous écoute.