Vous me donnez là de bons avis.
Ce sont ceux, je vous assure, d’une amitié sincère et d’une honnête bienveillance.
Je le crois sans réserve ; aussi irai-je, de bon matin, supplier la vertueuse Desdémona d’intercéder pour moi. Je désespère de ma fortune, si elle me tient échoué là.
Vous êtes dans le vrai. Bonne nuit, lieutenant ! Il faut que je fasse ma ronde.
Bonne nuit, honnête Iago.
— Et qu’est-ce donc qui dira que je joue le rôle d’un fourbe, — quand l’avis que je donne est si loyal, si honnête, — si conforme à la logique, et indique si bien le moyen — de faire revenir le More ? Quoi de plus facile — que d’entraîner la complaisante Desdémona — dans une honnête intrigue ? Elle a l’expansive bonté — des éléments généreux. Et quoi de plusfacile pour elle — que de gagner le More ? S’agît-il pour lui de renier son baptême — et toutes les consécrations, tous les symboles de la Rédemption, — il a l’âme tellement enchaînée à son amour pour elle, — qu’elle peut faire, défaire, refaire tout à son gré, — selon que son caprice veut exercer sa