À moi d’achever son récit : — je l’ai tué.
Ah ! que les dieux nous en préservent ! — Je ne voudrais pas que tes services n’arrachassent — de mes lèvres qu’une rigoureuse sentence. Je t’en prie, vaillant jeune homme, — rétracte-toi.
Je l’ai dit et je l’ai fait.
C’était un prince.
— Un prince fort incivil. Les outrages qu’il m’a faits — n’avaient rien de princier : car il m’a provoqué — dans un langage qui m’aurait fait flageller la mer, — si elle avait ainsi rugi. J’ai coupé sa tête, — et je suis bien aise qu’il ne soit pas ici — pour en dire autant de la mienne.
J’en suis fâché pour toi. — Tu es condamné par ta propre bouche, et tu dois — subir notre loi. Tu es mort.
Ce cadavre décapité, — je l’ai pris pour celui de mon seigneur.
Qu’on enchaîne le coupable, — et qu’on l’emmène hors de notre présence !