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SCÈNE XXVII.

GUIDÉRIUS.

Bien sûr, c’est Fidèle.

IMOGÈNE, à Posthumus.

— Pourquoi avez-vous rejeté de vous votre épousée ? — Figurez-vous que vous êtes au haut d’un roc, et maintenant — rejetez-moi !

Elle le tient embrassé.
POSTHUMUS.

Reste ici, chère âme, pendue comme le fruit, — jusqu’à ce que l’arbre meure !

CYMBELINE.

Eh quoi ! mon sang, ma fille ! — Me prends-tu dans cette scène pour un comparse ? — Tu ne me diras donc rien ?

IMOGÈNE, tombant à genoux.

Votre bénédiction, seigneur !

BÉLARIUS, la montrant à Arviragus et à Guidérius.

— Vous vous êtes épris de cette jeunesse-là, mais je ne vous en blâme point ; — vous aviez un motif pour ça.

CYMBELINE, à Imogène.

Que mes larmes, en tombant, — deviennent une eau sainte sur toi ! Imogène, — ta mère est morte.

IMOGÈNE.

J’en suis attristée, seigneur.

CYMBELINE.

— Oh ! elle fut criminelle ! et c’est bien sa faute — si nous nous revoyons de façon si étrange. Quant à son fils, — il a disparu, nous ne savons comment, ni par où.

PISANIO.

Monseigneur, — maintenant que la crainte est loin de moi, je dirai la vérité. — Le seigneur Cloten, — après l’évasion de ma maîtresse, vint à moi, — l’épée haute, et, l’écume à la bouche, jura que, — si je ne lui révélais pas le chemin qu’elle avait pris, — j’étais mort. Le hasard fit — que j’avais alors une lettre de mon maître — dans ma