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SCÈNE XXVII.
la vertu elle-même ! — Crachez, lancez des pierres, jetez de la boue sur moi ! Ameutez — les chiens de la rue contre moi ! Que chaque criminel — soit appelé Posthumus Léonatus ! et — son crime sera toujours moindre que le mien. Ô Imogène ! — ma reine, ma vie, ma femme ! Ô Imogène ! — Imogène, Imogène !
IMOGÈNE, s’élançant vers lui.

Du calme, monseigneur !… Écoutez… écoutez…

POSTHUMUS.

— Est-ce que je laisserai faire un jeu de ceci ? Page insolent, — à ta place !

Il la frappe, elle tombe évanouie.
PISANIO, se précipitant vers Imogène.

Au secours, messieurs, au secours — de ma maîtresse et de la vôtre !… Oh ! mon seigneur Posthumus ! — Vous n’avez jamais tué Imogène qu’en ce moment ! Du secours ! du secours ! — Ma dame vénérée !

CYMBELINE.

Est-ce que le monde tourne ?

POSTHUMUS.

— D’où me viennent ces vertiges ?

PISANIO.

Revenez à vous, maîtresse.

CYMBELINE.

— Si cela est, les dieux veulent me frapper — à mort de joie.

PISANIO.

Comment va ma maîtresse ?

IMOGÈNE, rouvrant les yeux.

— Oh ! retire-toi de ma vue ; — c’est toi qui m’as donné le poison : homme dangereux, arrière ! — Ne viens pas respirer où il y a des princes !

CYMBELINE.

La voix d’Imogène !