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CYMBELINE.
Un délire qui met sa vie en danger !… Cieux, — quels coups profonds tu me portes à la fois ! Imogène, — ma plus grande consolation, disparue ! La reine, — sur un lit d’agonie, tandis — que des guerres terribles me menacent ! Son fils, — si nécessaire en ce moment, disparu ! J’en suis accablé, à n’avoir plus — d’espoir…
À Pisanio.

Quant à toi, compagnon, — toi qui certes dois être dans le secret du départ de ma fille et — qui fais si bien l’ignorant, nous te forcerons à parler — par une poignante torture.

PISANIO.

Sire, ma vie est à vous, — je la mets humblement à votre merci. Mais quant à ma maîtresse, — j’ignore où elle réside, pourquoi elle est partie, — et quand elle se propose de revenir. Je supplie votre altesse — de me regarder comme son loyal serviteur.

PREMIER SEIGNEUR, à Cymbeline.

Mon bon suzerain, — le jour où elle a disparu, cet homme était ici. — J’ose répondre qu’il dit vrai et qu’il remplira — loyalement tous ses devoirs de sujet. — Pour Cloten, — on le recherche avec toute l’activité possible, — et je ne doute pas qu’on ne le trouve.

CYMBELINE, à Pisanio.

Tant de soins m’occupent, — que je veux bien t’épargner pour le moment ; mais mes soupçons — restent pendants.

PREMIER SEIGNEUR.

Que votre majesté me permette de lui dire — que les légions romaines, toutes tirées de la Gaule, — sont débarquées sur vos côtes, avec un renfort — de gentilshommes romains, envoyés par le sénat.

CYMBELINE.

— C’est maintenant qu’il me faudrait les conseils de