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CYMBELINE.
elle ? Ah ? où est-elle ?… — Pisanio aurait bien pu te frapper au cœur, — et te laisser la tête… Qui a pu faire cela ? Pisanio ?… — Oui, lui et Cloten ; la scélératesse et la cupidité — ont fait ici cette catastrophe ! Oh ! c’est clair, bien clair. — La drogue qu’il m’avait donnée et qui, disait-il, devrait être un salutaire — cordial pour moi, ne l’ai-je pas trouvée — meurtrière pour les sens ? Voilà qui confirme tout : — c’est bien l’œuvre de Pisanio et de Cloten ! Oh ! — laisse-moi colorer de ton sang mes joues pâles, — pour que tous deux nous paraissions plus horribles à ceux — qui pourront nous trouver ! Ô mon seigneur ! mon seigneur !
Elle tombe évanouie.
Arrivent Lucius, un Capitaine, puis d’autres officiers, puis un Devin.
LE CAPITAINE.

— En outre, les légions en garnison dans la Gaule — ont, selon vos ordres, traversé les mers ; elles attendent — là-bas, à Milford-Haven, avec votre flotte : — elles sont prêtes à agir.

LUCIUS.

Mais que mande-t-on de Rome ?

LE CAPITAINE.

— Le sénat a mis en mouvement les alliés — et les chevaliers d’Italie, fougueux volontaires — qui promettent de nobles services : ils viennent — sous la conduite du vaillant Iachimo, frère — du prince de Sienne.

LUCIUS.

Quand les attendez-vous ?

LE CAPITAINE.

— Avec le premier bon vent.

LUCIUS.

Cette ardeur — rend nos espérances légitimes. Donnez