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CYMBELINE.

ARVIRAGUS.

Que nulle magie ne t’ensorcelle !

GUIDÉRIUS.

Que les spectres sans sépulture te respectent !

ARVIRAGUS.

Que rien de funeste ne t’approche !

TOUS DEUX.

Aie une fin tranquille,
Et que ta tombe soit vénérée !

Bélarius revient portant le corps de Cloten. Le crépuscule se fait.
GUIDÉRIUS.

— Nous avons achevé les obsèques de Fidèle… Allons, ensevelissons aussi ce corps.

Ils déposent le corps de Cloten à côté d’Imogène.
BÉLARIUS.

— Voici quelques fleurs ; vers minuit, nous en mettrons d’autres ; — les plantes qui ont sur elles la froide rosée de la nuit — conviennent le mieux pour joncher les tombes…

Tous trois jettent des fleurs sur les corps.

Sur leurs visages !… — Vous aussi, vous étiez des fleurs et vous voilà flétris, comme — le seront bientôt celles que nous jetons sur vous… Maintenant, retirons-nous à l’écart pour nous agenouiller… — La terre qui les avait donnés les a repris. — Leurs plaisirs ici-bas sont passés, comme leurs peines.

Bélarius, Guidérius et Arviragus s’en vont.
IMOGÈNE, rêvant.

— Oui, monsieur, à Milford-Haven ; quel est le chemin ?… — Je vous remercie… Le long de ce taillis là-bas ?… Y a-t-il encore loin ?… Miséricorde ! encore six