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CYMBELINE.
mensonges j’ai entendus ! — Nos courtisans disent que tout est sauvage, hors de la cour. — Expérience, oh ! quel démenti tu leur donnes ! L’empire des mers produit des monstres ; et ses pauvres tributaires, — les fleuves, donnent à notre table des poissons aussi exquis que lui… — Je souffre toujours, toujours du cœur… Pisanio, — je vais essayer de ton remède.
GUIDÉRIUS, à Bélarius.

Je n’ai pas pu le faire causer : — il m’a dit qu’il était bien né, mais malheureux, frappé déloyalement, mais loyal.

ARVIRAGUS.

— C’est aussi ce qu’il m’a répondu : il a ajouté pourtant que plus tard — je pourrais en savoir davantage.

BÉLARIUS.

En campagne, en campagne !

À Imogène.

— Nous allons vous laisser pour le moment ; rentrez et reposez-vous.

ARVIRAGUS.

— Nous ne serons pas longtemps dehors.

BÉLARIUS.

Je vous en prie, ne soyez pas malade, — car il faut que vous soyez notre ménagère.

IMOGÈNE.

Bien ou mal portant, — je vous suis attaché.

BÉLARIUS.

Pour toujours !

Imogène s’éloigne et rentre dans la caverne.

— Ce jeune homme, quelle que soit sa détresse, semble être — de bonne maison.

ARVIRAGUS.

Quel chant angélique il a !