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CYMBELINE.

PISANIO.

Eh bien, monsieur, — ce papier contient le récit de tout ce que je sais — sur son évasion.

Il lui présente la lettre qu’il a reçue de Posthumus. Cloten la saisit.
CLOTEN.

Voyons… Je la poursuivrai — jusque sur les marches du trône d’Auguste.

Il lit la lettre.
PISANIO, à part.

Il fallait faire cela ou périr ! — Elle est suffisamment loin : ce qu’il apprend là — peut le mettre en campagne, sans la mettre en danger.

CLOTEN.

Humph !

PISANIO, à part.

— Je vais écrire à mon maître qu’elle est morte. Ô Imogène, — puisses-tu voyager saine et sauve, et saine et sauve revenir !

CLOTEN.

— Cette lettre est-elle vraie, drôle ?

PISANIO.

— Oui, monsieur, à ce que je crois.

CLOTEN.

C’est l’écriture de Posthumus ! Je la reconnais… Si tu voulais, mon drôle, ne pas être un manant, mais te mettre loyalement à mon service ; si tu voulais remplir, avec une sérieuse industrie, tous les emplois que j’aurai occasion de te confier, c’est-à-dire faire immédiatement et fidèlement les coquineries quelconques que je te commanderai, en bien, je te regarderais comme un honnête homme, et tu aurais à ta disposition mes largesses pour ta fortune, ma voix pour ton avancement.

PISANIO.

Fort bien, monseigneur.