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SCÈNE XVI.
oui — jusqu’à me venger d’elle ! Car, s’il est — des dupes…
Pisanio entre précipitamment.
CLOTEN.

Qui est là ? Ah ! vous faites vos paquets, drôle ? — Venez ici. Vous voilà donc, mon précieux entremetteur ! Maraud, — où est ta maîtresse ? réponds en un mot ; sinon, — je t’envoie tout droit chez les démons.

PISANIO.

Oh ! mon bon seigneur !

CLOTEN, la main à son épée.

— Où est ta maîtresse ? Par Jupiter, — je ne répéterai pas la question. Misérable sournois, — j’obtiendrai ce secret de ton cœur, ou je t’ouvrirai — le cœur pour l’y trouver ! Est-elle avec ce Posthumus, — ce tas de bassesses massives dont on — n’extrairait pas un drachme de valeur ?

PISANIO.

Hélas, monseigneur, — comment serait-elle avec lui ? Depuis quand a-t-elle disparu ? — Il est à Rome.

CLOTEN.

Où est-elle, monsieur ? Approchez encore. — Plus d’hésitation ! Apprends-moi tout. — Qu’est-elle devenue ?

PISANIO.

— Oh ! mon digne seigneur !…

CLOTEN.

Digne maraud ! révèle-moi où est ta maîtresse tout de suite ! — au premier mot… Assez de digne seigneur ! — Parle, ou ton silence va être à l’instant — ta condamnation et ta mort.

Il menace Pisanio de son épée.