Non, non, certes. — Si j’ai été aussi intelligent qu’honnête, — mon projet doit tout mener à bien. Il n’est pas possible — que mon maître n’ait pas été abusé. — Quelque scélérat, sans doute consommé dans son art, — vous aura fait à tous deux cette offense infernale.
— Quelque courtisane romaine !
Non, sur ma vie ! — Je ferai seulement croire que vous êtes morte, et je lui enverrai — quelque sanglant indice ; car il m’a ordonné — de le faire. Vous aurez disparu de la cour, — et cela confirmera la chose.
Mais, mon ami, — que ferais-je pendant ce temps-là ? Où demeurer ? Comment vivre ? — Qui me soutiendra dans cette vie, quand je serai — morte à mon mari ?
Si vous retournez à la cour…
— Plus de cour, plus de père, plus d’obsessions — de ce brutal, de ce noble, de ce stupide néant, — de ce Cloten, dont l’amour m’était aussi — horrible qu’un siége !
Si vous ne retournez pas à la cour, — alors vous ne devez plus rester en Bretagne.
Où irai-je ? — Le soleil brille-t-il pour la Bretagne seule ? N’est-ce qu’en Bretagne — qu’il y a des jours et des nuits ? Notre Bretagne — dépend de la masse du monde, sans faire corps avec elle : — nid de cygnes au milieu d’un vaste étang ! Ah ! réfléchis — qu’il y a des vivants hors de la Bretagne.