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SCÈNE XII.
à une furie irrésistible… Après ce défi, — je te remercie pour moi-même.
CYMBELINE.

Tu es le bienvenu, Caïus. — Ton César m’a fait chevalier (7), j’ai passé ma jeunesse — en grande partie sous ses ordres ; c’est lui qui m’a conféré l’honneur ; — en voulant aujourd’hui me le reprendre de force, — il m’oblige à le défendre à outrance. On m’assure — que les Pannoniens et les Dalmates — viennent de prendre les armes pour leurs libertés : pour ne pas lire — une leçon dans cet exemple, il faudrait que les Bretons fussent de glace. — Tels ne les trouvera pas César.

LUCIUS.

Que l’expérience parle ! —

CLOTEN.

Sa majesté l’a dit : vous êtes le bienvenu. Passez joyeusement avec nous un jour ou deux, ou plus encore. Si ensuite vous venez nous voir avec d’autres intentions, vous nous trouverez dans notre enceinte d’eau salée. Si vous nous en chassez, elle est à vous. Si vous succombez dans l’aventure, vous n’en rendrez que meilleur le menu de nos corbeaux, et ce sera tout.

LUCIUS.

Vous l’avez dit, seigneur.

CYMBELINE.

— Je connais le bon plaisir de ton maître, et il connaît le mien. — Pour le reste, sois le bienvenu.

Ils sortent.