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SCÈNE IX.

CLOTEN, seul.

— Si elle est levée, je veux lui parler ; sinon, — qu’elle reste couchée et qu’elle rêve !…

Il frappe à la porte.

Holà ! permettez !… — Je sais que ses femmes l’entourent. Si — je graissais la patte à l’une d’elles ? C’est l’or — qui procure les entrées dans maints endroits ; c’est l’or — qui corrompt les garde-chasse de Diane même et qui leur fait amener — la biche sous le coup du braconnier ; — c’est l’or qui fait tuer l’honnête homme en sauvant le bandit, — et qui parfois envoie à la potence bandit et honnête homme. Que — ne peut-il pas faire et défaire ? Je veux prendre — une de ses femmes pour procureur ; car — je ne m’entends pas encore bien à plaider moi-même.

Il frappe.

Permettez !

Une Suivante arrive derrière la porte.
LA SUIVANTE.

— Qui frappe là ?

CLOTEN.

Un gentilhomme.

LA SUIVANTE.

Rien de plus ?

CLOTEN.

— Si fait, fils d’une dame de qualité.

LA SUIVANTE, ouvrant.

Beaucoup, — à qui leur tailleur coûte aussi cher qu’à vous, n’ont pas le droit d’en dire autant. Que désire votre seigneurie ?

CLOTEN.

— La personne de votre maîtresse. Est-elle prête ?