Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1868, tome 5.djvu/116

Cette page a été validée par deux contributeurs.
112
CYMBELINE.

Entrent Pisanio et Iachimo.
IMOGÈNE, à part, examinant Iachimo.

Quel est cet homme ? Fi !

PISANIO.

— Madame, un noble gentilhomme romain — vous apporte des lettres de monseigneur.

IACHIMO.

Vous changez de couleur, madame ? — Le digne Léonatus est en bonne santé ; — il salue tendrement votre altesse.

Il présente une lettre à Imogène.
IMOGÈNE.

Merci, mon bon monsieur, — vous êtes le très-bienvenu.

IACHIMO.

— Tout ce qu’on voit de ses dehors est splendide : — si elle renferme une âme aussi belle, — c’est elle qui est le phénix arabe, et j’ai — perdu mon pari… Hardiesse, sois mon amie ; — audace, arme-moi de la tête aux pieds ; — ou bien je combattrai, comme le Parthe, en fuyant ; — ou plutôt je fuirai sans combattre.

IMOGÈNE, lisant.

« Il est du plus noble rang, et ses prévenances m’ont infiniment obligé. Traitez-le donc en conséquence, selon le cas que vous faites de votre fidèle

Léonatus. »

— Je ne lis tout haut que ces lignes : — mais le reste de la lettre réchauffe mon cœur — jusqu’au fond et le remplit de reconnaissance. — Vous êtes aussi bienvenu, digne seigneur, qu’il m’est — donné de vous le dire, et je vous le prouverai — en tout ce que je pourrai faire.

IACHIMO.

Merci, belle dame… — Eh quoi ! les hommes sont-