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SCÈNE VI.

— la main d’Imogène dans celle de son mari ! — Je lui ai donné là une chose — qui, s’il en fait usage, mettra la belle à court de messagers d’amour ; et elle-même plus tard, — si elle n’assouplit pas son humeur, elle peut être sûre — d’en goûter aussi.

Pisanio rentre avec les Dames chargées de fleurs.

C’est cela ! c’est cela !… Parfait ! parfait ! — Ces violettes et ces primevères variées, — portez-les dans mon cabinet… Adieu, Pisanio ; — pense à ce que je t’ai dit.

Elle sort suivie de ses dames.
PISANIO.

Oui, j’y penserai ; — mais, si jamais je deviens infidèle à mon bon maître, — je m’étranglerai de mes propres mains ; c’est tout ce que je ferai pour vous.

Il sort.

SCÈNE VI.
[L’appartement d’Imogène.]
Entre Imogène.
IMOGÈNE.

— Un père cruel, une belle-mère perfide, — un soupirant stupide pour une femme — dont le mari est banni !… Oh ! mon mari — couronne suprême de ma douleur ! c’est toi qui redoubles — mes tourments !… Que n’ai-je été enlevée par des voleurs, — comme mes deux frères ! Misérables — ceux qui s’attachent à ce qui est glorieux ! Bienheureux, — quelque humbles qu’ils soient, ceux qui trouvent, dans la satisfaction de vœux modestes, — la recette du bien-être !