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SCÈNE IV.

LE FRANÇAIS.

Et puis son bannissement.

IACHIMO.

Oui, et l’enthousiasme de ceux qui, portant les couleurs d’Imogène, déplorent ce lamentable divorce, tout contribue merveilleusement à surfaire Posthumus. Car c’est en le louant qu’on espère soutenir le choix, si facile à battre en brèche, que la princesse a fixé sur un homme sans fortune et sans titre. Mais comment se fait-il qu’il vienne demeurer chez vous ? Comment votre liaison a-t-elle pris racine ?

PHILARIO.

Son père a été mon compagnon d’armes, et je lui ai dû maintes fois la vie.

Entre Posthumus.
PHILARIO.

Voici notre Breton ; accordez-lui l’accueil que des gentilshommes de votre éducation doivent à un étranger de sa qualité. Faites, je vous en conjure, plus ample connaissance avec ce seigneur, que je vous recommande comme mon noble ami ; j’aime mieux laisser l’avenir vous démontrer ce qu’il vaut, que vous le dire en sa présence.

LE FRANÇAIS, à Posthumus.

Monsieur, nous nous sommes connus à Orléans.

POSTHUMUS.

Et depuis lors je suis resté votre débiteur pour une obligeance que je vous payerai sans cesse, sans jamais m’acquitter.

LE FRANÇAIS.

Monsieur, vous exagérez beaucoup mon pauvre bon vouloir : j’étais heureux de vous réconcilier avec mon