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TROYLUS ET CRESSIDA.

PANDARUS.

Oui, Hector a été bien matinal.

CRESSIDA.

C’est de cela que nous causons, et de sa colère.

PANDARUS.

Est-ce qu’il était en colère ?

CRESSIDA, montrant Alexandre.

Il le dit, lui.

PANDARUS.

C’est vrai. J’en sais bien la cause. Il va en abattre aujourd’hui, je puis les en avertir. Et puis, il y a Troylus qui le suivra de près. Qu’ils prennent garde à Troylus ! je puis les avertir de ça aussi.

CRESSIDA.

Quoi ! est-ce qu’il était en colère, lui aussi ?

PANDARUS.

Qui, Troylus ? Troylus est le plus vaillant des deux.

CRESSIDA.

Ô Jupiter ! il n’y a pas de comparaison.

PANDARUS.

Certes, non ! entre Troylus et Hector. Reconnaissez-vous un homme dès que vous le voyez ?

CRESSIDA.

Oui, si je l’ai vu auparavant, et connu.

PANOARUS.

Eh bien, je dis que Troylus est Troylus.

CRESSIDA.

Vous dites justement ce que je dis ; car je suis sûre qu’il n’est pas Hector.

PANDARUS.

Non, pas plus qu’Hector n’est Troylus, sous certains rapports.

CRESSIDA.

On peut dire de chacun d’eux qu’il est lui-même.