(15) Galathe est, en effet, le nom que l’histoire de la Destruction de Troie attribue au cheval favori d’Hector.
(16) Dryden a changé complètement le dénoûment de Shakespeare, à qui il reproche, dans sa préface, de ne pas avoir puni Cressida de sa fausseté. Afin de réparer l’erreur qu’il dénonçait, le poëte de la Restauration a fait mourir Cressida ; mais comme, dans la pièce refaite, Cressida est fidèle à Troïlus, et ne s’est pas réellement donnée à Diomède, il s’en suit qu’elle n’est pas coupable, et que le poëte s’est retiré le droit de la punir. Étrange aberration ! Dryden blâme Shakespeare d’avoir pardonné à une coupable, et lui, Dryden, il châtie une innocente ! Il faut voir cela pour y croire ; je traduis donc ici cette dernière scène qui se passe sur le champ de bataille :
— Implore la vie ou meurs !
Non ! profite de ta fortune ! — Je dédaigne une vie que tu peux donner ou prendre.
— Ferais-tu fi de ma pitié, misérable ?… Eh bien, que ton désir soit exaucé !
Retenez, retenez votre main, monseigneur, et écoutez-moi.
— N’ai-je pas entendu la voix de la parjure Cressida ? Viens-tu ici pour donner le dernier coup à mon cœur ? Comme si les preuves de ta perfidie première n’étaient pas assez convaincantes, viens-tu ici — pour implorer la vie de mon rival ? — Oh ! s’il restait en toi une étincelle de loyauté, — tu ne pourrais pas ainsi lui témoigner sous mes yeux même ta préférence.
— Que dirai-je ! la pensée que vous me croyiez infidèle — m’a rendue muette. Ah ! laisse-le vivre, mon Troïlus ; — par toutes nos amours, par toutes nos tendresses passées, — je t’adjure de l’épargner.
Enfer et mort !