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SCÈNE XI.
a pas d’autre ressource que de déclarer au roi que c’est un enfant trouvé, et qu’elle n’est pas de votre chair et de votre sang.
LE BERGER.

Un mot seulement !

LE CLOWN.

Un mot seulement !

LE BERGER.

Continue, alors.

LE CLOWN.

Étant avéré qu’elle n’est pas de votre chair et de votre sang, votre chair et votre sang n’ont pas offensé le roi ; et alors votre chair et votre sang ne doivent plus être punis par lui. Montrez-lui tous les objets que vous avez trouvés autour d’elle, tous les signes de reconnaissance, tous excepté ceux qu’elle porte sur elle. Cela fait, vous pouvez, je vous le garantis, laisser chanter la loi.

LE BERGER.

Je dirai tout au roi, tout, mot pour mot ; je lui dirai aussi les fredaines de son fils qui, je puis le déclarer, ne s’est conduit en honnête homme ni envers son père ni envers moi, en cherchant à me faire beau-frère du roi.

LE CLOWN.

Beau-frère ! c’est bien le moins que vous pouviez lui être ! et alors votre sang serait devenu plus cher de je ne sais combien l’once.

AUTOLYCUS, à part.

Bien raisonné, pantins !

LE BERGER, prenant un paquet.

Eh bien, allons trouver le roi ; il y a dans ce fardeau-là de quoi lui faire gratter la barbe.

AUTOLYCUS, à part.

Je ne sais quel obstacle cette dénonciation peut faire à l’évasion de mon jeune maître.