Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1868, tome 4.djvu/436

Cette page a été validée par deux contributeurs.
432
LE CONTE D’HIVER.

CAMILLO.

Je ne puis dire que c’est dommage — qu’elle manque d’instruction ; car elle semble en remontrer — à ceux qui enseignent.

PERDITA.

Pardon, monsieur ! — Je vous rougis mes remercîments.

FLORIZEL.

Ma jolie Perdita !… — Hélas, sur quelles épines nous marchons !… Camillo, — sauveur de mon père et maintenant le mien, — médecin de notre maison, comment allons-nous faire ? — Nous ne sommes pas équipé comme doit l’être un fils de Bohême, — et nous ne pourrons paraître en Sicile…

CAMILLO.

Monseigneur, — n’ayez aucune inquiétude à cet égard. Vous savez, je pense, que ma fortune — est toute dans ce pays-là : j’aurai soin — que vous soyez royalement costumé, comme si — vous jouiez une scène de moi ! Par exemple, seigneur, — pour vous prouver que vous ne manquerez de rien, un mot.

Camillo, Florizel et Perdita se retirent à l’écart.
Entre Autolycus.
AUTOLYCUS.

Ah ! ah ! quelle folle que l’honnêteté ! et la confiance, sa sœur jurée, quelle simple créature ! J’ai vendu tout mon clinquant : pierre fausse, ruban, verre, pot d’ambre, broche, carnet, ballade, couteau, cordonnet, gants, lacet de soulier, bracelet, bague de corne. Rien ne me reste pour empêcher ma balle de jeûner. Ils s’étouffaient à qui m’achèterait le premier, comme si mes bibelots étaient sanctifiés et valaient une bénédiction à l’acheteur !