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SCÈNE XI.
fût plus accessible aux avis, — ou plus zélé pour vos intérêts.
FLORIZEL.

Un mot, Perdita.

À Camillo.

Je vous écouterai dans un moment.

Il s’entretient à voix basse avec Perdita.
CAMILLO.

Il est irrévocablement — résolu à fuir. Quel bonheur pour moi, — si je pouvais faire servir son départ à mes desseins, — et, tout en le sauvant du danger, tout en lui prouvant mon dévouement et mon respect, — parvenir à revoir ma chère Sicile, — et ce malheureux roi, mon maître, que — je brûle tant de retrouver !

FLORIZEL, se dirigeant vers la porte.

Allons, bon Camillo, — je suis pressé pour une affaire si exigeante que — je vous laisse sans cérémonie.

CAMILLO.

Seigneur, je crois — que vous avez ouï parler de mes pauvres services et de l’affection — que j’ai toujours portée à votre père.

FLORIZEL.

Certes — vous avez noblement mérité de lui. C’est pour mon père une musique — que de louer vos actes, et ce n’est pas pour lui le moindre souci — que de les récompenser autant qu’il les estime.

CAMILLO.

Eh bien, monseigneur, — puisque vous vous plaisez à croire que j’aime le roi, — et, avec lui, ce qui lui est le plus proche, c’est-à-dire — votre gracieuse personne, adoptez mon conseil, — si votre projet, médité plus mûrement, — peut être modifié. Sur mon honneur, — je vous indiquerai un lieu où vous recevrez un accueil — digne de votre altesse, où vous pourrez — posséder votre