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SCÈNE XI.

FLORIZEL.

Allons, allons, c’est impossible !… — Prenez acte de notre contrat.

POLIXÈNE, arrachant sa longue barbe et se découvrant.

Acte de votre divorce, jeune sire !… — que je n’ose appeler mon fils !… Oui, tu es trop vil — pour que je te reconnaisse, toi qui, héritier d’un sceptre, — aspires ainsi à la houlette !

Au berger.

Toi, vieux traître, — je suis fâché de ce qu’en te faisant pendre, je ne puis — abréger ta vie que d’une semaine !

À Perdita.

Et toi, frais modèle — de la parfaite sorcière, toi qui savais forcément — à quel royal fou tu t’adressais…

LE BERGER.

Ô mon cœur !

POLIXÈNE.

— Je ferai écorcher ta beauté avec des ronces et je la rendrai — plus vilaine que ta condition.

À Florizel.

Pour toi, jeune insensé, — si jamais j’apprends que tu soupires seulement — de ne plus revoir cette poupée (car — j’entends que tu ne la revoies jamais), je te déshérite, — et je ne te reconnais pas pour être de mon sang, non ! ni pour m’être plus proche — que ne l’est tout enfant de Deucalion ! Retiens bien mes paroles, — et suis-moi à la cour… Toi, rustre, — quoique tu te sois attiré tout notre déplaisir, pour le moment j’en détourne de toi — le coup mortel…

À Perdita.

Et vous, charmeresse, — vous qui seriez un parti suffisant pour un pâtre et même pour ce jeune homme, —