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SCÈNE XI.
sacrerais ; je les condamnerais à son service, ou au néant !
POLIXÈNE.

Voilà une offre loyale.

CAMILLO.

Et qui prouve une affection profonde.

LE BERGER.

Mais, vous, ma fille, — lui en dites-vous autant ?

PERDITA.

Je ne saurais dire — si bien rien de si bien, non, ni mieux penser. — C’est sur le modèle de mes sentiments que je mesure — la pureté des siens.

LE BERGER.

Prenez-vous la main ! affaire conclue ! — Vous, amis inconnus, vous en rendrez témoignage : — je lui donne ma fille, avec — une dot égale à la sienne.

FLORIZEL.

Oh ! cette dot, — c’est la vertu de votre fille. Après la mort de quelqu’un, — j’aurai plus de fortune que vous ne pourriez l’imaginer, — assez, j’en suis sûr, pour vous émerveiller. Mais, voyons, — engagez-nous devant ces témoins.

LE BERGER.

Allons ! votre main, — et vous, ma fille, la vôtre !

POLIXÈNE.

Doucement, berger ! un moment, je vous prie !

À Florizel.

— Avez-vous un père ?

FLORIZEL.

Oui, après ?

POLIXÈNE.

— Est-il instruit de ceci ?

FLORIZEL.

Il ne l’est pas et ne le sera jamais.