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LE CONTE D’HIVER.

MOPSA.

Tu me l’as juré bien plus à moi !
Donc, où vas-tu ? Dis, où ?

LE CLOWN.

Nous aurons tout à l’heure cette chanson-là entre nous : mon père et ces messieurs sont en grave conversation ; ne les gênons pas. Allons, emporte ton colis et suis-moi. Fillettes, je lui achèterai pour vous deux : colporteur, donne-nous le premier choix… Suivez-moi, filles !

AUTOLYCUS, à part.

Et tu payeras largement pour elles.

Il chante.

Voulez-vous acheter cordonnet
Ou dentelle pour votre mante.
Ma friande poule, ma chère, eh ?
De la soie ou du fil,
Des bibelots pour votre tête,
À la mode la plus nouvelle et la plus belle, eh ?
Venez au colporteur.
L’argent est un fureteur
Qui fait sortir toute marchandise, eh !

Le Clown, Autolycus, Dorcas et Mopsa sortent.
Entre un valet.
LE VALET, au vieux berger.

Maîtres, il y a là trois rouliers, trois bergers, trois bouviers et trois porchers, qui se sont faits tous hommes à poil ; ils s’intitulent satyres ; et ils ont une danse que les filles disent n’être qu’une galimafrée de gambade, parce qu’elles n’y figurent pas, mais elles sont d’avis elles-mêmes que, si elle ne semble pas trop rude à quelques-uns qui ne connaissent guère que les calmes exercices du boulingrin, elle plaira considérablement.