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LE CONTE D’HIVER.

LÉONTE.

Qu’y a-t-il !

L’HOMME DE SERVICE.

— Oh ! sire, je vais être maudit pour annoncer cela : — le prince, votre fils, à la seule idée, à la seule crainte — du sort de la reine, s’en est allé.

LÉONTE.

Comment ! s’en est allé !

L’HOMME DE SERVICE.

Il est mort !

LÉONTE.

— Apollon est furieux, et les cieux eux-mêmes — châtient mon injustice… Eh bien ! qu’a-t-elle ?

Hermione tombe évanouie.
PAULINE.

— Cette nouvelle est mortelle pour la reine…

À Léonte.

Abaissez vos regards, — et voyez ce que fait la mort.

LÉONTE.

Emmenez-la d’ici. — Son cœur a été pris d’un étouffement ; elle va se remettre… — J’ai trop cru mes propres soupçons…

Aux femmes de la reine.

— Je vous en conjure, prodiguez-lui les plus tendres soins — qui puissent ramener la vie.

Pauline et les femmes de la reine emportent Hermione.

Apollon, pardonne-moi — cette grande profanation de ton oracle !… — Je me réconcilierai avec Polixène ; — j’offrirai à ma reine un nouvel amour ; je rappellerai le bon Camillo, — que je proclame ici un homme de loyauté et de miséricorde. — Car, sachez-le, entraîné par ma jalousie — à des pensées de sang et de vengeance, j’avais choisi — Camillo pour le ministre chargé