Qu’y a-t-il !
— Oh ! sire, je vais être maudit pour annoncer cela : — le prince, votre fils, à la seule idée, à la seule crainte — du sort de la reine, s’en est allé.
Comment ! s’en est allé !
Il est mort !
— Apollon est furieux, et les cieux eux-mêmes — châtient mon injustice… Eh bien ! qu’a-t-elle ?
— Cette nouvelle est mortelle pour la reine…
Abaissez vos regards, — et voyez ce que fait la mort.
Emmenez-la d’ici. — Son cœur a été pris d’un étouffement ; elle va se remettre… — J’ai trop cru mes propres soupçons…
— Je vous en conjure, prodiguez-lui les plus tendres soins — qui puissent ramener la vie.
Apollon, pardonne-moi — cette grande profanation de ton oracle !… — Je me réconcilierai avec Polixène ; — j’offrirai à ma reine un nouvel amour ; je rappellerai le bon Camillo, — que je proclame ici un homme de loyauté et de miséricorde. — Car, sachez-le, entraîné par ma jalousie — à des pensées de sang et de vengeance, j’avais choisi — Camillo pour le ministre chargé