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SCÈNE VI.

LÉONTE.

Il y a vingt-trois jours — qu’ils sont absents : voilà une rare rapidité ; elle annonce — que le grand Apollon veut — que la vérité se manifeste au plus vite. Préparez-vous, seigneurs ; — convoquez les assises, pour que nous y citions — notre déloyale épouse ; car, si — l’accusation a été publique, il faut également — que le procès soit équitable et à ciel ouvert ! Tant qu’elle vivra, — mon cœur sera un fardeau pour moi. Laissez-moi, — et songez à m’obéir.

Tous sortent.

SCÈNE VI.
[Sur une route. Devant une hôtellerie.]
Arrivent Cléomène et Dion.
CLÉOMÈNE.

— Le climat est délicieux, l’air très-doux, — l’île fertile ; le temple est bien au-dessus — des éloges vulgaires qu’on en fait.

DION.

Je ferai remarquer surtout, — car c’est ce qui m’a le plus frappé, les célestes vêtements, — je ne puis les qualifier autrement, et l’air vénérable — des graves pontifes. Et le sacrifice ! — comme il était majestueux, solennel et surhumain — au moment de l’offrande !

CLÉOMÈNE.

Mais c’est surtout l’explosion, — la voix assourdissante de l’oracle, — semblable à la foudre de Jupiter, qui a surpris mes sens : — j’en étais anéanti.

DION.

Si l’issue de notre voyage — est (le ciel le veuille !)