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SCÈNE V.
hardiesse de mon sein, il est hors de doute — que je réussirai.
ÉMILIA.

Dès à présent soyez bénie pour cela ! — Je vais trouver la reine : veuillez entrer dans une pièce plus rapprochée.

LE GOUVERNEUR, à Pauline.

— Madame, s’il plaît à la reine de vous envoyer l’enfant, — je ne sais à quoi je m’exposerai en la laissant passer, — car je n’y suis pas autorisé.

PAULINE.

Vous n’avez rien à craindre, monsieur : — l’enfant était prisonnière dans le ventre de sa mère, et c’est — par la loi et par la puissance de la grande nature qu’elle en — est délivrée et affranchie. Elle n’est pour rien — dans la colère du roi ; et elle n’est pas coupable, — si crime il y a, du crime de sa mère.

LE GOUVERNEUR.

Je le crois.

PAULINE.

— Ne craignez rien. Sur mon honneur, je — m’interposerai entre vous et le danger.

Tous sortent.

SCÈNE V.
[Sicile. La salle du trône. Au fond une porte ouverte à travers laquelle on aperçoit une antichambre.]
Entre Léonte, suivi d’Anticone, de seigneurs, d’huissiers et de gardes qui restent au fond du théâtre.
LÉONTE, seul sur le devant de la scène.

— Ni jour ni nuit, pas de repos ! C’est une faiblesse — de supposer ainsi le malheur ; oui, ce serait pure fai-