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BEAUCOUP DE BRUIT POUR RIEN.
quez pas de mes contradictions ; car l’homme est un être inconstant, et voilà ma conclusion… Quant à toi, Claudio, je pensais t’étriller ; mais puisque tu vas devenir mon parent, esquive les coups et aime ma cousine.
CLAUDIO.

J’avais espéré que tu refuserais Béatrice ; alors, sans scrupule, j’aurais terminé sous le bâton ta vie de célibataire, pour t’apprendre à jouer double jeu ; ce que, sans doute tu continueras de faire, si ma cousine ne te surveille pas de très-près.

BÉNÉDICT.

Allons ! allons ! nous sommes amis ; dansons avant de nous marier, pour alléger nos cœurs et les talons de nos femmes.

LÉONATO.

Nous aurons la danse ensuite,

BÉNÉDICT.

Non, ma foi, d’abord ! Ainsi, faites jouer la musique !

À don Pedro.

Prince, tu es triste ; prends femme, prends femme ; il n’est pas de canne plus respectable que la canne à pointe de corne.

Entre un messager.
UN MESSAGER.

— Monseigneur, votre frère don Juan a été arrêté dans sa fuite, — et ramené à Messine par des hommes armés. —

BÉNÉDICT, à don Pedro.

Ne pensons pas à lui avant demain : je te trouverai pour lui un bon châtiment… En avant les flûtes !

On danse. Tous sortent.


fin de beaucoup de bruit pour rien.