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SCÈNE XVI.
faire visite… Frère, vous connaissez votre office : — vous devez servir de père à la fille de votre frère — et la donner au jeune Claudio.
ANTONIO.

— Et je le ferai de l’air le plus grave.

Les dames sortent.
BÉNÉDICT, au moine.

— Mon frère, j’aurai, je crois à invoquer votre ministère.

LE MOINE.

Pour quoi, seigneur ?

BÉNÉDICT.

— Pour consacrer mon bonheur ou ma perte, l’un ou l’autre… — Signor Léonato ! la vérité est, bon signor, — que votre nièce me regarde avec des yeux favorables.

LÉONATO.

— Les yeux que ma fille lui a prêtés, c’est très-vrai.

BÉNÉDICT.

— Et en retour, j’ai pour elle les yeux de l’amour.

LÉONATO.

— Vous tenez ces regards-là de moi, — de Claudio et du prince. Eh bien, quel est votre désir ?

BÉNÉDICT.

— Votre réponse, monsieur, est énigmatique. — Quant à mon désir, puisse-t-il être d’accord — avec votre désir ! mon désir est d’être aujourd’hui même conjoint — à l’état d’honorable mari…

Au moine.

— Voilà pourquoi, bon frère, je réclame votre assistance.

LÉONATO.

— Mon cœur est à votre souhait.

LE MOINE.

Ainsi que mon assistance. — Voici le prince et Claudio.